Vidéos et Verbatims

Jeudi 4 juillet 2019

Ouverture des travaux

Le Secrétaire d’État à la protection de l’enfance M. Adrien Taquet était présent pour l’ouverture des Assises. Après la présentation des 12e Assises par Karine Senghor, organisatrice de l’événement, il a présenté les premières grandes orientations de sa stratégie nationale pour la protection de l’enfance devant les 2000 professionnels présents.

Séquence Introductive

Pour introduire le thème du besoin de repères, nous avons eu la chance d’accueillir le philosophe et essayiste Gilles Lipovetsky. Nouvelle échelle de valeurs, affaissement des institutions, révolution individualiste, aujourd’hui les repères sont brouillés à une époque où les carcans traditionalistes ont cédé.

Résultats de l’enquête JAS/ODAS

Marie-Agnès Féret, chargée d’étude enfance-famille à l’ODAS est venue faire une présentation des résultats de l’enquête portée par l’ODAS et le JAS sur le besoin de repères et attentes des acteurs de la protection de l’enfance, effectuée comme chaque année à l’occasion des Assises nationales.

Séquence 1 – témoignages croisés de jeunes, de parents et de professionnels

Jean-Marie Vauchez, éducateur spécialisé, est venu nous parler du ressenti des éducateurs sur les défis affrontés dans ce secteur. Il nous décrit les déstabilisations qui existent pour les professionnels qui entrainent une perte de repères.
Carol Faivre-Chalon est cheffe de service ASE et elle est venue nous parler de la perte de sens dans les institutions. Elle nous expose le manque de moyens, le manque de repères des professionnels, les réorganisations et le manque de temps pour rencontrer et partager avec les publics protégés.
Sur la question du brouillage de repères, Roland Janvier, administrateur du GNDA est venu nous donner son analyse : les professionnels doivent se positionner par rapport aux orientations existantes mais ils manquent d’autonomie pour le faire. Il y a, en protection de l’enfance, un trop grand sentiment d’insécurité.
Juge des enfants au Tribunal de Grande Instance de Marseille, Sophie Bouttier-Véron est venue nous parler du malaise des juges des enfants. Surcharge de travail, manque de moyens, perte de sens, etc. Les tensions du système de la protection de l’enfance atteignent aussi la justice qui peine à mettre en œuvre les décisions qui sont prises.
Extrait de l’intervention de Ludovic Jamet, chargé de mission qualité à l’Idefhi, le 4 juillet 2019 sur « l’influence des repères dans les trajectoires des enfants protégés. »
Anciens enfants placés, Stéphanie et Barry sont venus témoigner de manière très personnelle sur les repères qui les ont aidés ou qui leurs ont manqué lors de leur placement. Stéphanie a été placée à l’âge de 3 mois en famille d’accueil tandis que Barry a fui l’Afghanistan avant de se retrouver en foyer à Paris jusqu’à sa majorité.
Membres de l’Université des Parents d’Albertville (UPPA), Patrick et José ont croisé le chemin de l’aide sociale à l’enfance. Ils sont venus nous présenter les résultats d’une enquête qu’ils ont réalisée sur l’image qu’ont les étudiants en protection de l’enfance des parents d’enfants protégés.

Comment mieux tenir en compte de ces repères? La réponse des décideurs et grands témoins

M. Frédéric Bierry, Président du Conseil départemental du Bas-Rhin est venu nous parler de son rôle dans le dispositif de la protection de l’enfance.
Directeur général du “European Social Network” (ESN), Alfonso Lara-Montero s’intéresse aux politiques de protection de l’enfance en Europe. Pour lui les problèmes rencontrés en France sont les mêmes problèmes que ceux rencontrés ailleurs malgré des systèmes parfois très différents.

Conclusion de la 1ère journée

Le neuro-psychiatre et éthologue Boris Cyrulnik nous a fait l’immense honneur de venir conclure la première journée de débats.

Il nous a livré un discours inspirant et passionnant sur les 1000 premiers jours d’un enfant tout en nous rappelant qu’«un enfant qui part mal dans la vie, n’est pas perdu pour toujours».

Vendredi 5 juillet 2019

Séquence 2 – la protection de l’enfance vue par les médias et la société civile : des repères à déconstruire?

Ancienne enfant placée, Maelle Bouvier nous a livré son opinion sur l’image presque exclusivement négative que renvoient les médias sur la protection de l’enfance. Une image qui, selon elle, entraine une défiance des bénéficiaires et leur stigmatisation par la société.
Ancien enfant placé, lanceur d’alerte, membre du CNPE, nous avons accueilli Lyes Louffok lors de la table ronde sur les médias et la protection de l’enfance.

Il nous a exposé sa vision d’un système à bout de souffle, producteur de violence, qui rend nécessaire l’utilisation des médias et des lanceurs d’alerte.
Au cours de notre débat sur les médias et la protection de l’enfance, nous avons reçu Christophe Robert, journaliste de presse écrite.

Fort de son expérience, il nous a fait partager ses réflexions sur les écueils à éviter en tant que journaliste et les bons réflexes à avoir en tant que professionnel confronté aux journalistes.
Laurent Puech, assistant de service social et formateur est venu livrer son regard sur la relation complexe entre les médias et la protection de l’enfance.

Il évoque une bunkerisation des institutions et une auto-censure des professionnels.
Youtuber, comédien et ancien enfant placé, Jhon Rachid était à nos côtés lors de la table ronde sur les médias et la protection de l’enfance.

Il nous a livré un témoignage drôle et émouvant sur sa propre histoire, et l’immense respect que lui inspire aujourd’hui le métier d’éducateur.
C’était un des moments émotion de la table ronde sur les médias et la protection de l’enfance : Jeanne Herry, réalisatrice du film Pupille (2018) est venue nous parler des raisons pour lesquelles ce projet l’a bouleversée.

Elle nous a livré les origines de ce film si spécial et nous a parlé de ses rencontres avec les professionnels qui sont devenus les protagonistes de ce long métrage.